Le sanctuaire d’Agbogbo délaissé : Gerry Taama pousse un coup de gueule
Lomé, 29 juin 2023 (Lomé Actu) – Le député togolais Gerry Taama exprime son désarroi face à l’état déplorable du sanctuaire d’Agbogbo, un vestige historique situé à Notse. Suite à une récente visite effectuée sur les lieux, l’homme politique déplore le manque d’efforts pour préserver et mettre en valeur ce patrimoine culturel.
Le patrimoine culturel est essentiel pour un pays, car il reflète son identité, son histoire, et renforce la cohésion sociale. De ce fait, il nécessite, entretient et protection.
Malheureusement, au grand regret du député togolais Gerry Taama, La muraille d’Agbogbo l’un des patrimoines architecturaux du pays est fortement négligée.
Avec en appui, une vidéo d’illustration, l’homme politique s’est exprimé en ces termes :
« Sanctuaire d’agbogbo délaissé, après c’est pour nous casser les oreilles avec le panafricanisme
« Chaque fois que je visite les vestiges de agbogbo (muraille d’argile) qui délimitait le royaume d’Agokoli 1ᵉʳ à notse, je suis très triste. Le mur est supposé avoir été construit en 1690, c’est tout récent dans l’histoire de l’humanité, et pourtant, aucun travail de mémoire n’y est fait. Comme je le dis dans la vidéo, c’est certainement un mur reconstruit. Et qui déjà s’effondre. Quel est ce peuple qui ne conserve pas son histoire épique ?
Certains crient à foison qu’ils sont panafricanistes, ceci repose sur quoi ? Si nous ne pouvons pas glorifier nos ancêtres, prendre soin de ce qu’ils nous ont légués. Ailleurs, ce sanctuaire devrait retracer toute l’histoire de ce roi, les limites de son palais, comment les gens vivaient à cette époque. Il y aurait même des reproductions, des mises en scène pour nous faire connaître comment ces ancêtres vivaient. Même si la comparaison peut choquer, nous en savons aujourd’hui plus sur la vie des juifs avant jésus christ que sur les mœurs de nos ancêtres. Il faut même dire que ce n’est pas le colon qui a effacé notre histoire, c’est nous-mêmes qui avons transformé l’arrivée du colon en l’an un de notre histoire, parce que c’est uniquement les vestiges de ses infrastructures qui ont résisté à l’épreuve du temps.
C’est regrettable et choquant. Pourtant, un tel site, bien géré, rapportera des centaines de millions à la commune du ressort. Le site est bien situé et tout le monde est friand d’histoires épiques. Un vrai gâchis mémoriel et entrepreneurial.
Bref, connaissez-vous ce site et pourquoi nous n’y faisons pas de travail de mémoire. Aujourd’hui, on en sait plus sur Charles Martel qui arrêta les Arabes à Poitiers en 732 que sur notre histoire du 19 ème siècle. Les blancs écrivent leur histoire et nous voulons qu’ils écrivent la nôtre aussi. C’est un polonais qui a dirigé les fouilles fouilles réalisées en 1981 à Agbogbo. Nous avons pourtant des historiens. Ce n’est pas normal… »